40 ans du périphérique: Pierre Chasseray et Bertrand Delanoë débattent

 

Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes, et Bertrand Delanoë, maire de Paris, étaient les invités de la matinale de France Inter ce jeudi.

 

En effet, hier, le boulevard périphérique de Paris fêtait ses 40 ans.

 

La pollution engendrée par l’axe routier avait conduit Bertrand Delanoë à proposer au gouvernement de réduire la vitesse autorisée de 10 km/h dans la zone.

 

Pour Pierre Chasseray, le maire de la ville serait davantage en train de cultiver une « idéologie anti-voiture » que de se préoccuper de « ceux qui font Paris », autrement dit, « ceux qui travaillent à Paris ».

D’après lui, Bertrand Delanoë essaie de supprimer l’automobile, sans prendre en compte le fait qu’il s’agit d’un moyen essentiel pour ses utilisateurs.

 

Il lui reproche surtout de mettre en place des dispositifs visant à réduire de façon répressive la place de la voiture à Paris, avant même de proposer des alternatives aux automobilistes.

 

Le maire de Paris rectifie cette critique en précisant qu’il ne se considère pas comme l’ « ennemi de la voiture », mais plutôt comme l’ « ennemi d’un usage excessif de la voiture ». Une nuance à laquelle il semble tenir.

 

 

La pollution automobile : préoccupation de tous

 

Le phénomène de pollution devient de plus en plus grave à Paris où le seuil d’alerte a été franchi à plusieurs reprises ces derniers temps. Cette dégradation de la qualité de l’air serait même dangereuse pour les joggeurs parisiens !

 

Bertrand Delanoë assume pleinement la politique qu’il a mis en place jusqu’à présent en ce qui concerne la place de l’automobile dans la ville. Selon lui, le problème de pollution atteint une telle gravité, que des mesures doivent impérativement être mises en place. S’adapter à la voiture n’est plus la priorité, il faut maintenant s’adapter à la santé publique.

 

Seulement le plan anti-pollution organisé par le maire de Paris est vivement contesté par Pierre Chasseray. Le délégué général de 40 millions d’automobiliste ne le voit pas uniquement telle une solution inefficace : d’après lui, ce plan serait même polluant !

 

Pour expliquer ses propos, celui-ci s’appuie sur des chiffres de l’Ademe, qui estime que passer de 80 km/h à 70 km/h n’aura aucun effet en termes d’écologie.

 

Aussi, selon une étude du ministère de l’écologie, la diminution sonore résultant de cette opération aura des résultats entre 0,7 et 1 décibels, ce qui est totalement « imperceptible pour l’oreille humaine ».

 

En ce qui concerne l’agglomération, amener la vitesse à 30 km/h doublerait les émissions de polluants dans l’air.

 

Mais le débat ne tourne pas autour de ce seul problème de pollution. En effet, la politique de Delanoë en matière de mobilité à Paris a déjà été critiquée par l’association à maintes reprises.

Le principal reproche : pénaliser l’automobiliste. Un reproche fait au nom des problématiques de stationnement et de circulation dans la capitale.

 

 

Trop de bouchons, trop de temps perdu

 

Pierre Chasseray estime que la politique de Bertrand Delanoë visant à fluidifier le trafic, aurait en fait l’effet contraire. Elle contribuerait ainsi à « dégoûter » l’automobiliste dans un Paris congestionné, sans aucune autre alternative.

Enfin, le représentant de l’association met en avant un aspect social qui ne nous a pas laissés indifférents : l’automobiliste francilien perd du temps, que ce soit pour aller au travail, ou pour en revenir.

 

 

La question ultime : le stationnement

 

La question du stationnement est naturellement évoquée. D’après Pierre Chasseray, la suppression de plus d’un tiers des places de parking dans Paris provoque deux problèmes :

les difficultés à se garer de plus en plus routinières pour les usagers. Il déclare même : « Au moment où nous nous parlons, 2 véhicules sur 10 recherchent une place de stationnement et ne la trouvent pas. Forcément, il n’y en a plus » ;

l’augmentation des tarifs de stationnement.

Selon le délégué général de l’association, cette situation a un effet direct sur la fréquentation de l’agglomération, notamment la nuit, par les jeunes qui habitent la banlieue parisienne. Il évoque même sa propre expérience en tant qu'étudiant.

 

Bertrand Delanoë répond à cela en rappelant la nécessaire création de places pour les deux roues qu’il a mis en œuvre, et qui a ainsi contribué à la suppression de celles réservées aux voitures.

 

 

Si nous avions été présents lors de cette discussion, nous aurions certainement rajouté que les trois problèmes précités sont en fait tous liés entre eux ! La recherche de places de stationnement entraîne des embouteillages, eux-mêmes vecteurs de pollution. On sait alors par où commencer.

 

 

Participez au débat : Êtes-vous pour ou contre la vitesse réduite de 10 km/h sur le périphérique ?